Dazibao                                                                   2019



En Chine, l'expression de l'opinion publique par l'affichage est une tradition de la Chine impériale. Les citoyens mécontents écrivaient des affiches pour critiquer l'administration, qui étaient placardées dans la ville et jusque dans la rue devant le siège du magistrat. Le peuple se rassemblait autour des affiches pour les commenter. Le Dazibao est un grand journal mural écrit à la main, soit par les propagandistes du pouvoir, soit par des contestataires. Un des « quatre grands droits » dans la Constitution d'État de 1975 était le droit d'écrire un dazibao (affiche rédigée par un simple citoyen, traitant d’un sujet politique ou moral et placardée pour être lue par le public). En 1980 la répression a finit par mettre fin à cette presse libre.

 

Dazibao 2019 est une série d’inscriptions sur plaque de porcelaine émaillée, accroché sur le mur d'une rue. Les textes sont issus de sources diverses : paroles de chanson, bribes de livre, pensées, slogans, dictons...

Le projet a germé lors d'un séjour en Chine* alors que débutait le soulèvement des Gilets Jaunes en France. Il y est question de prendre part à une vie citoyenne autrement que par les urnes. Dazibao 2019 part de l'envie de créer dans l'espace public d'autres sollicitations que la réclame habituelle, d'inventer des zones où ralentir le pas, voire même à s'arrêter et pourquoi pas discuter avec l'inconnu qui passe à côté, de ces drôles de plaques... 

 

Dazibao 2019 à été accroché durant un an dans une rue à Limoges, dans le cadre de l'exposition "A part les arbres". Cette exposition collective regroupait les travaux de: Séverine Hubard, Arnaud Folliot, Ellande Jaureguiberry, Jessie Derogy, Matéo Clausse et Guy Menard.